La faim
Six mois qu’elles se succèdent dans mon bureau, six mois que mon carnet de moleskine se rempli d’histoires, six mois de trajectoires déchirantes comme leurs peaux se fissurant au contact anguleux de leurs os saillants. Le contact débute toujours par une longue lettre souvent manuscrite, parfois dactylographié : un bref aperçu de leurs vies, une marque – s’il en est – de leurs motivations à la prise en charge.