L’ordre

De longs couloirs sombres, des murs blancs, des téléphones qui sonnent des soignants en blouses blanches, tel est le décor planté par David Roux dans son premier long métrage « L’ordre des médecins ».

« L’Hôpital du réel » y est dépeint mais n’est pas l’unique thème du film. Les sujets principaux ne sont pas tant l’univers médical que l’épreuve de la maladie et du deuil au sein d’une famille.

Simon, jeune pneumologue interprété par Jérémie Renier évolue dans cet univers tout en nuance de blanc et gris, entre enseignements distillés aux internes, examens cliniques et repas rapides en salle de garde le médecin a peu de temps à consacrer à sa famille.

Quand sa mère, atteinte d’un cancer, est hospitalisée en réanimation, Simon se retrouve soudain de l’autre côté, à la place de la famille. Travail et intimité se mélangent, mais où se situe la frontière ?
Doit-il laisser son cœur ou son esprit scientifique prendre le dessus ?
Epaulé par une jeune interne, sa sœur et son père il va affronter ses propres peurs, notamment celle l’impuissance face à la maladie d’un proche.

Le chemin du jeune pneumologue est parfois souligné par une ligne de basse électronique signé Jonathan Fitoussi parfois par des chants Yidiche plus traditionnels.

On le suit à travers son deuil, celui d’une mère malade qu’il a déjà sauvé et qu’il voit partir, le deuil de l’espoir, le deuil de l’image maternelle. On perçoit également une ode à la famille, illustrée par les liens fraternels avec une sœur ainée, Julia, jouée par Maud Wyler.

La tristesse laisse place à l’apaisement, Simon repart dans son hôpital aux murs blancs, aux longs couloirs, aux téléphones qui sonnent…

Fils et frère de médecins, le récit en est presque autobiographique puisque le réalisateur a lui-même veillé sa mère malade jusqu’à sa mort en 2012. Il confie d’ailleurs à Télérama « Elle a été malade pendant plusieurs années et à la fin il y a eu trois mois d’hospitalisation avec des moments très, très hauts, et d’autres très, très bas. Cette période était extrêmement dense et j’ai puisé dedans pour commencer à écrire en 2014. »

Une pépite française à découvrir.

Article co-écrit avec Blanche